Wakanisme : Religion quand tu fais partie de leur vie (1ere partie)

Religion quand tu fais partie de leur vie (1ere partie)

Dans le département de la Drôme

Localisation des lieux de vie nommés dans ce document- carte IGN d’aujourd’hui [1]:

Jean-Pierre Guillermet, né à Saint-Antoine l’Abbaye dans le département de l’Isère, en 1794, arrive à Saint-Bardoux [2]; il y fréquente une fille Marie Bit qui vit dans ce lieu avec son père Joseph veuf de Marie Antoinette Badoye [3]:

Jean-Pierre épouse Marie à Clérieux en 1823 où il est dit qu’il exerce le métier de cultivateur.[4]

De leur union naissent Marie Rose en 1824, Jean-Pierre en 1827, Henriette en 1829, François en 1831, Joseph-Jacques en 1834, Ferdinand Antoine en 1836 et Jules en 1839.

Au mariage d’un de leurs fils, Joseph Jacques, il ne peut signer à cause de la paralysie dont il est atteint qui le prive de l’usage de ses mains.[5] Il a, aussi, exercé le métier d’ouvrier carrier.[6]

Vient-il à Saint-Bardoux pour une espérance de guérison ? :

« La chapelle Saint-Baudile est mentionnée dans la charte 205 du cartulaire de Saint-Barnard, passée selon M Giraud entre 1088 et 1199. Dans le voisinage de ce vieil édicule jaillit une fontaine visitée par de nombreux fiévreux qu’une superstition locale amène pour y subir une singulière épreuve. Si l’objet jeté par eux dans la source remonte à la surface, il annonce un prompt rétablissement. Dans le cas contraire, on doit désespérer de la guérison ».[7]

Son emplacement dans la commune [8]:

Je relève dans cette commune une confrérie* et une congrégation religieuse* quatre décennies plus tard :

« L’an mille huit cent soixante-trois et le vingt du mois de décembre pendant une mission prêchée dans la paroisse de St Bardoux par le révérend Père Eugène, missionnaire capucin, je soussigné Félix Emilien Frédéric Garciel, curé de St Bardoux après avoir obtenu de Monseigneur Jean-Paul François Félix Marie Lyonnet, évêque de Valence, le diplôme d’érection de la confrérie du St Rosaire mentionné ci-dessus, ai érigé solennellement de concert avec le père Eugène la confrérie du St Rosaire dans la paroisse de St Bardoux, pour faire jouir les personnes qui en feront partie, de toutes les faveurs et indulgences accordées par les souverains pontifes à ladite confrérie …. ».

Je rajoute qu’après ce procès-verbal est noté : « La confrérie du Saint-Rosaire a pour but la sanctification des femmes chrétiennes de la paroisse. Soixante-douze personnes ont été reçues le même jour de la confrérie du St Rosaire, en présence d’une foule très nombreuse. Enfin, par son agrégation à la confrérie de Rome, elle les fait participer à toutes les prières et bonnes œuvres des religieuses de l’ordre de St Dominique, et leur donne la faculté de gagner souvent de très riches indulgences ». [9]

*Confrérie : association pieuse de laïcs

* L’émission des vœux solennels caractérise l’ordre religieux et le différencie de la congrégation religieuse, qui est à vœux simples (définition extraite de Wikipédia)

A la même date apparait le procès-verbal de l’érection de la Congrégation de L’Immaculé Conception de la très Ste Vierge, où trente demoiselles ont été reçues. Elles doivent suivre ces instructions notées dans le fascicule :

Article 1er : la fête patronale de la congrégation est la fête de l’Immaculée Conception, le 8 décembre. Ce jour-là toutes les congréganistes se feront un devoir de s’approcher de la table sainte avec le costume de la congrégation. Le patron secondaire est St Joseph, époux de la Ste Vierge, sa fête est le 13 mars.

Article 2ème : le costume se compose de la robe blanche avec un voile et d’une médaille de la Ste Vierge suspendue à un ruban bleu.

Article 3ème : le costume est exigé aux processions solennelles de la paroisse : le jour de l’Immaculée Conception à la messe, aux enterrements des congréganistes. Les congréganistes ont seules le droit de porter ce costume.

Le service religieux existe déjà où en 1791 où deux chapelles sont mentionnées : Saint-Jacques et Saint-Etienne attenantes à l’église paroissiale.[10]

Le 13 mars 1864, dimanche de la passion, ‘je soussigné, curé de St-Bardoux, ai fait faire la 1ere communion aux enfants dont les noms suivent, à la suite d’une retraite prêchée par M. Jeunot aumônier de Ste Claire à Romans’.

Parmi la liste des filles je trouve le nom de mon arrière-grand-mère Rosalie Félicité Robin. Je la retrouve sur la liste de la congrégation de l’Immaculée Conception.[11]

Représentation de la procession de la vierge (musée national des arts et traditions populaires à Paris) :

A Clérieux aussi, son curé, avec l’autorisation de l’évêque, dresse un procès-verbal le premier dimanche d’octobre de l’année 1836 de l’érection de la confrérie de l’Immaculé Conception.

Y est reçue le 25 mars 1838 Rose Giroud (prénommée Rosalie dans le document), née en 1822.

Au premier janvier 1925 ma tante Fernande y est également reçue ainsi que mon autre tante Marthe Thérèse au 11 décembre 1927.[12]

Je n’ai pas connaissance des noms de toutes les admises, le document ne comportant pas toutes les listes.

Le 20 février 1838 l’évêque de Valence autorise le curé de Clérieux, monsieur Tournier, à ériger dans sa paroisse la confrérie du Saint Rosaire.[13]

Depuis que le pape Pie IX a proclamé le dogme de l’Immaculée Conception en 1854 (Marie conçue sans péché originel) *, il y a un immense élan de piété mariale dans l’Église catholique. Fonder une congrégation sous ce titre est un moyen de promouvoir cette foi nouvelle et renforcer la dévotion à Marie.[14]

* Dans la théologie chrétienne, le péché originel est l’état de séparation d’avec Dieu dans lequel, selon la tradition, tous les êtres humains naissent, à cause de la désobéissance d’Adam et Ève dans le récit de la Genèse.

Lisons une autre théorie : « La théorie de l’Immaculée Conception fut unanimement rejetée par les théologiens occidents, dont saint Bernard de Clairvaux, jusqu’au début du XVe siècle. Elle fut ensuite écartée, bien sûr, par les protestants. Aujourd’hui, la plupart des catholiques continuent à la confondre avec ‘la conception virginale’ ».[15]

« Le catholicisme de la deuxième partie du XIXe siècle est marqué par une internationalisation croissante, qui prend notamment la forme d’un resserrement des liens entre les fidèles et la papauté. / A partir de la décennie 1860, les catholiques se mobilisent massivement pour défendre le pouvoir temporel du pape. / Seuls quelques intransigeants suivent l’appel du pape, et ils sont à l’origine des polémiques qui vont conduire à la crise du Seize-Mai. / En 1877, l’Eglise est l’objet d’attaques croissantes. Si le président de la République est un conservateur et si le Sénat est dominé par la droite, les républicains ont obtenu une majorité nette à la Chambre lors des élections de 1876 et ils y défendent des mesures anticléricales ».[16]

La crise du 16 mai 1877 est un affrontement entre le président monarchiste (soutenu par des catholiques conservateurs) et le Parlement républicain, (vision de la société laïque) et elle marque la victoire définitive des institutions parlementaires sur le pouvoir présidentiel en France.

A partir de l’année 1880 jusqu’à celle de 1906 les ecclésiastiques sont fichés par le gouvernement, car vus comme ces opposants politiques potentiels.

L’État cherche à surveiller leur attitude envers la République : loyauté, propagande antirépublicaine, etc.

Dans le village de Clérieux :

Pierre Romain Tortel, né en 1836 à Peyrins, dessert Clérieux en 1881, aumônier des Sœurs de Sainte-Marthe à Valence, chanoine sans traitement en 1897. Le 22 décembre 1896 il est proposé pour un canonicat* et le 7 janvier 1897 : (du préfet) bons renseignements. Agréer.

* Dignité, office, bénéfice de chanoine.

Le résultat de l’enquête n’a pas la même couleur avec Cyrille Constant Barlatier, né le 11 novembre 1837 dans la commune, qui après avoir desservi d’autres lieux, est vicaire à Clérieux en 1894. De lui il est noté « 10 mars 83 : signalé par le Préfet pour sa campagne contre la nouvelle loi sur l’enseignement »

Également dans la commune de Saint-Bardoux où Etienne Reynaud, dessert Saint-Bardoux en 1881, puis Saint-Martin d’Albon ou du Rozier de 1890 à 1891, démissionnaire en 1902.

« Le 11 décembre 1889 : (du préfet) active propagande en chaire, distribution de journaux hostiles. A insisté près d’un électeur pour influencer son vote. A dit que si on ne vendait pas le blé cher, cela tenait aux mauvais choix faits dans les précédentes élections.

Conclut à la suppression du traitement ; 27 décembre 1890 : (à l’évêque et au préfet) avis de suppression de traitement ; (du préfet) annonce qu’une pétition signée de femmes, d’enfants et d’étrangers circule dans la presse et va être adressée à l’évêque. Le maire refuse de légaliser ; 25 décembre 1890 : le préfet dit qu’il est déplacé et demande l’autorisation de lui rendre son traitement ; 1er aout 1890 : (au préfet) le payer depuis son départ pour Saint-Martin ».[17]

La famille de Jean-Pierre Guillermet, marié à Marie Bit, vit dans la commune de Clérieux – section de Saint-Bardoux[18]– au quartier Oulettes (ainsi écrit en 1846) où il est propriétaire.[19]

Les Houlettes [20]:

Y a-t-il un lien entre ces manifestations religieuses et ma famille pour que les deux sœurs de ma grand-mère paternelle Justine Guillermet, sur les sept enfants de la fratrie, entrent au couvent et au monastère ?

Filles de Joseph Jacques, marié à Marie Rose Ochier, cultivateur, et les petites-filles de Jean-Pierre, marié à Marie Bit.

Dans les actes d’état civil de la commune de Clérieux il n’est pas toujours indiqué si la personne concernée dans le dit acte appartient à la section de Clérieux ou à celle de Saint-Bardoux.

En date de l’année 1851, dans la copie du rapport adressé à Monseigneur l’évêque de Valence, par les commissaires désignés à l’effet de donner leurs avis sur la délimitation des paroisses de Clérieux et Saint-Bardoux voici la conclusion du curé de la paroisse de Mours et du curé de la paroisse de Saint-Nicolas de Romans sur Isère [21]:

Il reste à Clérieux une population de douze cents âmes tandis que Saint-Bardoux n’a une population de six cent à six cent cinquante âmes.

Au premier juin 1852 le curé de Saint-Bardoux écrit à l’évêque pour contester cette répartition :

« J’éprouvai une bien douce consolation, en voyant que quoique la mienne fut diminué de plus de trente maisons au profit de celle de Clérieux, du moins mes paroissiens me seraient plus incertains, par les sollicitations et les menaces, du quel côté ils devaient se rende et quel était leur vrai pasteur ».


[1] https://remonterletemps.ign.fr/comparer

[2] Indiqué sur son contrat de mariage 2 E 15286 folio 55 en date du 25/01/1823, AD26

[3] Année 1824, Etat des sections de Saint-Bardoux, 3 P 2095, AD26 plus précisé dans le cm de Jean-Pierre et Marie Bit

[4] Vue 56, recensement année 1836, Clérieux, AD26 plus indiqué dans son cm 2 E 15286

[5] 2 E 19554 folio 691 du 15/12/1863

[6] Vue 11, recensement année 1851, Clérieux, AD26

[7] Page 119, essai historique sur la baronnie de Clérieu, Anatole de Gallier

[8] https://mapcarta.com/fr/W61063626

[9] 16 J 283, A26

[10] 4 G 57, AD26

[11] 16 J 283, AD26

[12] 16 J 77/5, AD26

[13] 16 J 77/6, AD26

[14] https://archive.wikiwix.com/cache/index2

[15] Page 359, Vie de Jude frère de Jésus, Françoise Chandernargor, éditions Albin Michel

[16] Page 54, 63, 66, nouvelles approches du catholicisme, aux origines romaines de la crise du 16 mai 1877 : les ‘menées ultramontaines’, Arthur Herrisson, revue d’histoire du XIXe siècle, n° 69-2024/2

[17] https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/UD/FRAN_IR_060603/diocese_206

F/19/6544-F/19/6697

[18] Vue 122, acte de décès de Henriette V. Rostaing au 08/07/1853, AD26, 1ere épouse du fils Guillermet

[19] Vue 55, recensement année 1846, Clérieux, AD26 et 4 Q 24/821 du 06/09/1872

[20] https://www.drome-cestmanature.com/fiches/saint-bardoux

[21][21] 51 V 86, AD26

peut-être que je ne vous réponds pas d'avoir pris le temps de lire mon article la raison en est que je ne sais pas toujours comment procéder sur mon blog pour vous remercier

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