Mon ancêtre Laurent Migouret au sobriquet ‘Migouret’, né le 21 juin 1757 à Romans, épouse le 09 février 1787 à Clérieux Denise Revol.
Il est, à cette période, intégré dans les armées de Louis XVI : son engagement débute le 11/12/1775 dans le régiment de Bourbon, compagnie Carondelet, devenu 56ème régiment d’infanterie de ligne à la Révolution.[1]
Le 11/12/1783 il se réengage pour huit ans : il ira jusqu’au 15/06/1790.
« Comme les hautes payes données aux rengagés ne provoquaient pas assez de rengagements et chargeaient trop les finances il (Choiseul) les remplaça par des primes de rengagement. La haute-paye était pour le soldat d’un ou par jour, pour le sous-officier de cinq sous ; la prime varia suivant la durée du service, pour l’infanterie de cent livres à cent cinquante, pour la cavalerie, de cent vingt à cent soixante-dix. ».[1]
[1] Page 56, chapitre III, livre premier, Louis XVI et les essais de réforme, les réformes dans l’armée et la marine (1774/1789), histoire de France, E. Lavisse
Pour pouvoir se marier il demande le consentement au colonel de son régiment de Bourbon, monsieur Franval, ce qui prouve sa présence militairement ; car pendant la Révolution et l’Empire les armées de l’Ancien Régime conservaient une tradition de laisser sur les registres les morts et les déserteurs, afin de toucher la solde de ces combattants ‘virtuels’[2].
Le consentement est acquis. [3] Laurent signe son acte de mariage :

Si je compare les critères d’admission dans chaque arme durant la période napoléonienne Laurent est peut-être admis dans l’infanterie à cause de sa taille qui est de 157.48 cm comme il est indiqué sur sa fiche militaire.
Sous l’Ancien Régime deux régiments ‘Bourbon’ possibles peuvent contenir la fiche de mon aïeul, par rapport à sa date d’admission : 1 Yc 173 ou 1 Yc 176[4] ; cependant par manque du répertoire alphabétique en fin de registre la tâche est trop ardue de la rechercher.
Le régiment, 2ème bataillon, se présente ainsi en 1776 [5] :

Bourbon est un vieux régiment, qui s’appelait Enghien, et faisait partie des troupes de Condé, pendant la Fronde. Il est devenu Bourbon le 28 décembre 1686, à la faveur d’un changement de propriétaire, et l’est resté jusqu’en 1791 (devenu alors 56ème d’infanterie de ligne) sous les ordres de Pierre Louis Simon de Francval. En 1760, le colonel-propriétaire est Louis Joseph Henry, duc de Bourbon, Franval étant probablement le colonel-commandant effectif.
Le régiment de Bourbon n’a jamais séjourné dans notre région ; en 1787 il se trouve dans le secteur Avranches-Cherbourg-Morlaix, puis au Havre en mars 1788.
Information fournie par Monsieur Magnan en 2012, historien de la période napoléonienne, Etude Drômoise.
Le parcours militaire du colonel de Francval [6] :
« Orbec, 04/01/1735 : Lieutenant en second 1740 -enseigne dans Bourbon Inf.1741- capitaine 1748 – capitaine de grenadiers 1774 – capitaine commandant 1776 – lieutenant colonel 1780 – colonel du 56è régiments 1791 – démissionnaire chevalier de St Louis 1770 – émigré – commandant de compagnie des officiers de Bourbon inf. à l’armée de Bourbon 1792 – capitaine dans Loyal Emigrant 1793 – blessé à la prise de Furnes le 25/05/1793 – mort de ses blessures le 24/06/1794 (Pinasseau, l’émigration militaire, armée royale page 55) ».
L’uniforme et le drapeau du régiment de Bourbon en 1772 [7] :

A partir de la Révolution française :
« L’habit de l’infanterie de ligne était bleu roi, doublure blanche, parements et collet écarlates à passepoil blanc, revers blancs à passepoil écarlate, pans retroussés et agrafés, boutons jaunes au numéro du régiment, chapeau à trois cornes, porté ‘à l’ordonnance’ c’est-à-dire enfoncé sur le sourcil droit, la corne de devant placée au-dessus du sourcil gauche, découvert de l’épaisseur d’un demi pouce ».[8]
Le fantassin est armé d’un fusil modèle 1777 dont la caractéristique de l’arme repose sur la mise à feu de la poudre par des étincelles provoquées par le choc d’une pierre à silex sur la platine métallique [9] :

Le régiment de Laurent Migouret ne participe pas à la guerre d’indépendance américaine qui fait de nombreuses victimes militaires françaises. [10]
La guerre :
« Celle-ci oppose les treize colonies, un groupe de colonies frontalières d’Amérique du Nord, au royaume de Grande-Bretagne de 1775 à 1783. Le Royaume-Uni, craignant une insurrection armée, organise une saisie d’armes dans les colonies. Celle-ci dérape, dans le Massachussetts ce qui conduisit aux batailles de Lexington et Concord en 1775. La guerre d’indépendance était déclarée entre le Royaume-Uni et les Etats-Unis d’Amérique qui proclamèrent par ailleurs leur indépendance le 04 juillet 1776 à Philadelphie ». [11]
« Le mois de janvier 1778 fut marqué par d’intenses discussions et négociations pour établir les termes d’un contrat passé entre la monarchie française et les colonies américaines qui avaient déclaré leur indépendance. Au final, ce seront deux traités qui verront le jour à la suite de ces débats. (…) Le second traité conclu entre la France et les Etats-Unis constitue le cœur de l’engagement français dans la guerre d’indépendance américaine. Celui-ci est dit ‘traité d’alliance éventuelle et défensive’ ».[12]
Laurent Migouret revient « au pays » pour se marier dans la même paroisse qu’habite mon autre ancêtre Louis Giroud, puis repart dans son régiment pour trois ans ; les deux retirés de l’armée se sont peut-être côtoyés jusqu’à l’an 8 (1800), année du décès de Louis.
Laurent, se mariant une première fois en février 1787, Louis, de Clérieux, attendant la naissance de son premier enfant en novembre 1787.
Au décès dudit Laurent le 23 décembre 1819 à Veaunes, il est noté dans l’état des sections de Clérieux qu’il était possesseur dans le village, de deux maisons avec leur jardin.[1]
[1] Parcelle 324, 327, 3 P 670, AD26
[1] Vue 18, période 1786/an 3, SHD/GR 14 Yc 83
[2] Page 163, la grande armée par Jacques Demougin, édition trésor du patrimoine
[3] Vue 231 période 1761-1793 paroisse de Clérieux, AD26
[4] https://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr
[5] Page 461/642, tome 2, PDF le contrôle des troupes de l’Ancien Régime, A. Corvisier
[6] Vue 274/547, source Gallica bnf.fr/ FM fichier Bossu (125
[7] Claude-Antoine Littret de Montigny, BNF, Gallica.bnf.fr
[8] Page 13, n° 130, année 2019, revue racines drômoises, Egda
[9] Page 60, la grande armée par Jacques Demougin, édition trésor du patrimoine
[10] Gallica, PDF vue 371, les combattants français de la guerre américaine, 1778/1783
[11] https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_d%27ind%C3%A9pendance_des_%C3%89tats-Unis
[12] Page 41, page 42, La France et les Français dans la guerre d’indépendance américaine : phases et aspects d’un engagement singulier par Raphaël Franco, Master 1, année 2015/2016, université Grenoble Alpes
peut-être que je ne vous réponds pas d'avoir pris le temps de lire mon article la raison en est que je ne sais pas toujours comment procéder sur mon blog pour vous remercier