Milice en 1734 : 1734, François incorporé dans la milice 

Dans le département de la Drôme :

Au XVIIe siècle des troupes sont levées dans les communes pour renforcer l’armée régulière.

« A côté des soldats de métier, il y avait aussi ceux de la milice provinciale, force de réserves, mais dont les bataillons, moyennant un coup de force sans précédent dans l’histoire militaire de la France, ont été amalgamés aux troupes ‘réglées’ dès le début de la guerre de succession d’Espagne. Ces véritables conscrits/ ont formé jusqu’à 35 % des effectifs de l’armée de ligne. D’ailleurs, à partir de 1703, afin d’aller plus vite en besogne, les hommes qui tirent le mauvais numéro lors des levées de la milice sont directement incorporés dans les régiments royaux ».[1]

Voici comment se compose la milice en 1748, relevé du contrôle des troupes [2]:

Pendant le règne de Louis XV la milice, ancêtre du service militaire, pour six ans, devient permanente en 1726. Le milicien ne peut pas se marier. Les uniformes sont à la charge de la paroisse soit 100 à 200 livres. [3]

« L’an mil sept cent trente-quatre, le vingt-neuf janvier, en exécution de l’ordonnance du roi du douze novembre dernier, et de la lettre de monsieur de Grollier ordonnateur, à nous écrite pour le remplacement des miliciens licenciés, morts, ou désertés, et pour la levée de ceux que l’augmentation prescrite, nous nous sommes transportés dans la communauté de Mercurol que nous aurions fait avertir de se trouver prête au présent jour pour procéder à la levée d’un milicien que ladite communauté doit fournir ou étant nous avons fait faire lecture de ladite ordonnance et de celle de Monsieur de Grollier du 10 décembre dernier en présence des châtelains, consuls, notables et principaux habitants, et après nous avoir fait remettre par lesdits officiers de communauté le rolle de tous les garçons, et à leur défaut de tous les jeunes mariés de leur communauté en état de porter les armes, nous en avons fait l’appel ainsi qu’il suit :

« Chaque année depuis Louis XIV, la paroisse organisait, pour obéir au roi, le tirage de la milice. En soixante-quinze, Elie tombait dans sa seizième année. Il fut donc de la levée. Au jour dit, on mélangea dans un pot profond autant de billets qu’il y avait de présents. Tous ces billets étaient blancs sauf un, noir. Celui des pressentis qui tirait le billet noir sur lequel on avait écrit le mot ‘milicien’ se voyait choisi pour six ans. Il devenait soldat provincial. Ceux qui tiraient un billet blanc restaient dans leur famille ».

(Source : les Cayol, n°1 Au pas le Roy, Raymond Leclerc, édition Pocket)

François Giroud, âgé de 19 ans, d’une hauteur de 5 pieds*(équivalent de 1,524 m), habitant Mercurol, travailleur, est sur la liste de ceux qui tireront soit un billet blanc soit un billet noir [4] :

J’émets l’hypothèse qu’il doit rejoindre les bataillons de cet ordre militaire. Je me base sur l’année 1734 additionnée de 6 ans d’incorporation pour arriver à l’année 1740. En 1740 je le retrouve, travailleur, habitant Mercurol, témoin dans un acte notarié (2 E 23174 folio 42, AD26). Entre l’année 1734 et l’année 1740 je n’ai pas de trace de sa présence dans les actes du notaire Gallix à Mercurol ; l’autre homme de loi, Pierre Servant officie à Tain, de l’année 1728 à l’année 1750 : c’est trop loin du lieu de travail de François pour être appelé en tant que témoin.

Mon aïeul obéit au texte de l’ordonnance : « De par le Roy, Gaspard-Moyse de Fontanieu, chevalier, Seigneur de Saint Aubin sur Mer/intendant de justice, police et finances en Dauphiné : étant nécessaire de connaitre si les milices levées en exécution de l’ordonnance du Roy du vingt-cinquième février mil sept cent vingt-six sont complètes et d’en faire la revue.

Nous ordonnons aux châtelains, consuls et autres officiers des communautés d’envoyer les garçons auquel le sort est échu dans lesdites communautés, aux lieux et aux jours qui leur seront indiqués par les sieurs commissaires des guerres ou autres qui seront par nous chargés de procéder audites revues ».[5]

Au cas où François aurait été absent ce jour-là, ses parents doivent justifier l’absence ou l’empêchement légitime. Dans son cas seul son père Jean aurait pu le faire, sa mère Michèle Poulin étant décédée en 1712.

Ceux qui tirent un « billet noir » s’enfuient au lieu de rejoindre leur corps et sont déclarés ‘traites à la Couronne’.

(D’après le livre de Roger Pierre ‘240 000 drômois, la fin de l’Ancien Régime, les débuts de la Révolution, édition peuple libre, Valence).

La guerre de succession de Pologne (1733/1738) a-t-elle vu la participation de cet aïeul ?

Son retour à la vie civile doit se situer aux alentours de l’année 1740.

Le 04/11/1741 François et Marie Duret font établir leur contrat de mariage à Mercurol [6]:

« Pourvu qu’aucun légitime empêchement n’y survienne ».

Aucun empêchement d’ordre militaire ne vient puisque François est témoin encore dans deux actes notariés dont un le 23/04/1742 où il est écrit qu’il habite la Rivière Saint-Clément.[7]

« En 1740 chaque soldat coûtait annuellement en temps de guerre 132 livres 18 sous 9 deniers ½ pour l’infanterie française ».[8]

Les décrets du 16 décembre 1789 et du 20 mars 1791 aboliront la milice.[1]


[1] Page 13, la grande armée par Jacques Demougin, édition trésor du patrimoine


[1] Page 82 les galériens d’André Zysberg, édition le seuil

[2] Vue 123, 125, PDF le contrôle des troupes de l’Ancien Régime, tome 1 par A. Corvisier

[3] Vendée, bande dessinée par Reynald Secher et René le Honzec

[4] Mercurol, Edépôt, 33/7, AD26

[5] Mercurol, Edépôt, 33/7, AD26

[6] 2 E 23174 folio 87, AD26

[7] 2 E 23174 folio 101, folio 110, AD26

[8] Page 966 à page 1000, petit collines illustré, numéro 17, 03/2016

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