Arrivée d’Antoine : La venue d’Antoine dans le département de la Drôme

A partir de ce document je commence à raconter les existences de mes ancêtres. Je démarre au XVIe siècle pour aboutir, je l’espère, au XXIe siècle.

Leurs mises en ligne se feront à la cadence, en principe, d’un article par mois ; cependant des rédactions autres pourraient s’intercaler dans ma programmation d’origine.

Dans cet écrit mon histoire familiale se situe sous le règne d’Henri IV, roi de France en 1589, mort en 1610.

Présentation de notre ancêtre 

Antoine GIROUD, mon ancêtre est originaire du Touvet, né avant l’année 1566.

Je suppose qu’André GIROUD, son père, né vers 1540, décédé avant 1603 au Touvet, doit être le fils de Georges GIROUD de Bellechambre paroisse de Sainte Marie d’Alloix et de Glaude MONDON-DUMAS fille de Théron ou Théronne -leur contrat de mariage en 1537 déposé chez Me Jean Rebut (1533-1560) notaire de Sainte Marie d’Alloix – Chez le même notaire entre 1543/1553 Georges Giroud fait un acte et il dit qu’il est du Touvet ;[1] .

« Bien souvent, il faut donc se limiter à dire sur quel mot a été formé un nom de famille. L’expliquer relève de la fiction et de l’acrobatie sans filet. 

Les noms se sont donc formés à l’époque de la construction des grandes cathédrales /.

À tout moment donc, pour différentes raisons et par des processus variés, les noms de famille ont pu se voir déformer, transformer, reformer ». [1]

Giroud :

« Variation de Geroul, représente le nom de personne d’origine germanique gerwulf, issu de ger qui signifie lance et wulf qui signifie loup ».[2]

Patronyme très répandu dans l’Isère, ainsi que dans toute la région Rhône-Alpes (Savoie et Lyonnais), où le suffixe -oud est fréquemment utilisé à la place de -aud. C’est donc l’équivalent de Giraud, nom de personne germanique (voir Giralt) ».[3]


[1] Page 25, 38, 49, les noms de famille et leurs secrets par Jean-Louis Beaucarnot

[2] http://www.genealogie.com/v4/genealogie/lastnames.mvc/LastnameDetails?name=GIROUD

[3] http://jeantosti.com/noms/g4.htm

J’ai trouvé trace de l’implantation d’un GIROUD Guilherme en 1286 curé à La Buissière ainsi qu’un GIROUD Guillaume en 1343 à Sainte-Marie du Mont (pas de relevé du nom de ‘Giraud’ dans et autour de cette paroisse).[2]

« 10 avril 1344 : albergement par noble Jacquemon Combreti, de Goncelin, à Guillaume Giroudi, de Bellechambre, paroisse de Ste-Marie-du-Mont, de la moitié d’un pré à Goncelin ».[3]

Saint Marie du Mont : « (…) Très excentrée, son seul débouché, la route vers Le Touvet, dessert de petits hameaux très isolés et en grande partie abandonnés. On a trouvé, sur le territoire de la commune de nombreux vestiges préhistoriques. Sa population est donc très anciennement installée ». [4]

Jean de Cassard, noblesse relevée présente au Fayet depuis le XIIIème siècle ; Hercule Prosper de Cassard, seigneur de Bellechambre (page 124, Armorial du Dauphiné).

Complément de lecture avec l’article paru dans le tome 1, page 57 de la Société d’Archéologie et de Statistiques de la Drôme, ‘notice sur Hector Maniquet, seigneur du Fayet en Dauphiné’ par A. de Gallier.

Géographie sommaire

https://www.geoportail.gouv.fr/carte

Portail de l’IGN : https://remonterletemps.ign.fr

Belle chambre et le Touvet aux environs de 1740 :

http://cassini.ehess.fr/cassini/fr/html/1_navigation.php#

« On sait par les textes anciens que naguère s’étendait, le long de l’Isère, toute une zone boisée occupant des régions basses trop humides pour être mises en culture. Les iles que formaient les diverses ‘brassières’ de la rivière étaient couvertes de bois et de pâturages, où la population des mandements riverains envoyait paitre leur bétail. Il fallut l’endiguement de l’Isère au milieu du XIXème siècle et l’assèchement de toute cette région basse pour que le sol fût défriché ». [5]

« (…) Le Grésivaudan répugne aux grosses agglomérations, et la population se disperse volontiers dans de multiples hameaux ».[6]

« Le canton du Touvet s’étend, en longueur, sur la rive droite de l’Isère, depuis Crolles jusqu’en Savoie.

Sol très fertile, se prêtant à toutes les cultures ; cependant les terrains, essentiellement calcaires, du bas de la montagne craignent la sécheresse. Parmi les produits agricoles que fournit ce canton, nous citerons le vin et la soie, dont il se vend des quantités considérables ; le chanvre, le fourrage, les céréales et les noix. Les arbres fruitiers n’y sont pas en très grand nombre ; ils ont dû céder la place aux mûriers ».[7]

La vie rurale au XIe et XIIe siècle 

« Le Grésivaudan, aux riches aptitudes agricoles, connaît à cette époque une reconnaissance agraire que justifient la venue possible de colons à la fin du Xe siècle et surtout un remarquable essor démographique. Le développement de la population, provoquant la remise en culture de terres abandonnées et une poussée de défrichements, modifie les conditions d’occupation des sols et donne à l’économie régionale un vigoureux essor, sans transformer profondément les conditions du travail agricole ; l’antique association de la vigne, des céréales, de l’élevage et de la forêt demeure toujours à la base de cette polyculture vivrière. Si quelques industries artisanales, un commerce régional tendent à se développer, si l’accroissement de la circulation monétaire témoigne d’un renouveau commercial, l’économie aux XIe et XIIe siècle demeure sans conteste à base d’agriculture ».[8]

Histoire 

« Le Grésivaudan faisant partie du Dauphiné, son histoire est marquée par les grands faits qui ont touchés ce dernier au fil des siècles. C’est au XIe siècle qu’une partie du comté du Viennois (sud) revient au duc d’Albon, Gigues, et l’autre partie (le nord) au comte de Maurienne, Humbert aux Blanches-Mains. Le premier crée le Dauphiné et le second la Savoie. Dès lors, il y eut beaucoup d’échauffourées entre les habitants de ces deux états. Les limites des territoires sont mal définies et la vallée du Grésivaudan fut toujours un lieu de passage, jalousée par les seigneurs des lieux. Les villageois ont certainement pâti de ces constantes querelles entre communautés et voisins. C’est le dernier Dauphin, Humbert II, qui est à l’origine du transport du Dauphiné à la France : il vendit ces terres en 1349 au futur roi Charles 1er, à Romans. Il percevait ‘certaines quantités de cens annuels avec leurs valeurs représentées en espèces dans les châtellenies d’Allevard, le Buissière et Montbonnot »’.[9]

« Tout comme le fait M. Allix pour l’Oisans, nous pouvons tout de même essayer d’évaluer à peu près le chiffre de la population à l’aide seulement des tous premiers recensements, à une époque où le ‘feu’ pouvait encore être assez rapproché de la famille.

Les meilleurs renseignements sont donc ceux de 1319 : On lit : paroisse de La Buissière 162 feux, paroisse de Saint Marcel 63 feux, paroisse de Barraux 194 feux, paroisse de Sainte Marie du Mont 44 feux, paroisse de Saint Vincent 100 feux et paroisse de Sainte Marie d’Alloix 43 fois, ce qui donne au total 606 feux ». [10] « La révision des feux à Bellechambre 19 habitants dont 7 mendiants.

Sous ce nom d’habitants il convient de comprendre exclusivement les chefs de famille ‘caput domus facientes’, ainsi que cela est expressément indiqué au folio 31, v° ».[11]

10 familles et 49 personnes sont présentes à Bellechambre après l’année 1755 et avant celle de 1762, en population des taillabilités du Dauphiné.[1]


[1] Page 83, tome 42, Société d’archéologie et de statistique de la Drôme, AD26

Coiffe :

Page 86 et page 87 – Les costumes régionaux d’autrefois

(Sous la direction de Caroline Brancq) chez archives et culture

Hypothèses émises pouvant expliquer le départ du Touvet d’Antoine 

« (…) Misère et endettement ont obligé les paysans à se tourner vers d’autres sources de revenus que leur récolte ou les produits de leur élevage. Il s’agit alors pour eux de se louer ailleurs, comme affaneurs, non seulement sur des terres voisines, mais aussi dans d’autres régions afin de se procurer un minimum vital ».  [12] N’oublions pas les mauvaises récoltes en 1584 et 1585 qui amènent la disette.

L’espoir de jours meilleurs l’aurait incité à rejoindre les personnes citées comme témoins sur son contrat de mariage, originaires de son lieu de naissance,

Je peux même supposer que parmi ces gens il y ait un frère, un cousin puisque le nom « Giroud » est cité.

Je n’oublie pas la possible fuite de l’enrôlement : « 1587 :(…) déboutant les consuls et la communauté d’Allevard de leur appel formé contre les consuls et les communautés du Haut et du Bas de Theys, de la Buissière, de Bellcombe, de La Terrasse, et du Touvet, pour les frais qu’avait occasionnés la levée d’une compagnie d’hommes d’armes du feu lieutenant général de Gordes. B 1995 (registre) AD 38 ».

La peste ravage le Dauphiné en 1586 et en « 1587 : arrêts – prescrivant aux consuls de Grenoble de tenir les rues propres et nettoyées à cause du danger de la peste, de préposer aux portes de la ville des personnes notables chargées de veiller sur ceux qui entrent, de faire annoncer que la tenue de la foire prochaine n’aura pas lieu et de prendre aussi telles autres mesures qui seront jugées nécessaires. B 1995 (registre) AD 38 ».

Peut-être qu’Antoine est déjà arrivé dans la Drôme à cette date ?

A Romans la peste sévit de septembre 1585 à novembre 1586 : Ennemont Chorin établit une liste des décès (E 3804, archives communales de Romans, information donnée dans la revue Drôme des Collines n° 110).

 « Juillet 1586 la peste sévissant dans Romans, la compagnie du capitaine Rumfort, pour éviter la contagion, se loge dans les tours des remparts. Il est défendu aux habitants de déserter la ville, à peine de 20 écus d’amende ». [13]

Moyens utilisés pour quitter Le Touvet :

Hypothèse d’emprunt des chemins :

Extrait de la carte page 164, les grandes routes du Sud-Est (XIV°-XVI° siècles), dictionnaire du Rhône médiéval, tome 1 par Jacques Rossiaud, BH 2802, AD26.

« Il ne faut pas se méprendre sur le terme ‘route’ ; il ne s’agit en réalité, sauf exception, que de chemins praticables aux mulets de charge et aux porteurs. A la vérité, le terme de ‘voiture’ y est constamment employé, mais dans son vrai sens, qui est celui de ‘transport’ ; le doute à cet égard n’est pas possible. La seule indication relative à des véhicules sur routes est celle qui concerne les « charrettes’ (cadrigae) ou les charretiers ; elle est d’une rareté extrême. On la trouve le long du Rhône en 1455 et aussi à Romans au XVe siècle, mais elle ne remonte pas la vallée de l’Isère au-delà de Grenoble. Nous n’avons trouvé de chars ni en Grésivaudan, ni sur les routes d’Italie ».[14]

L’hypothèse de la navigation sur l’Isère :

« La navigation sur l’Isère était difficile. Si, durant les basses eaux, la vitesse du courant est de l’ordre d’un mètre par seconde, durant les crues elle atteint 2 à 3 mètres par seconde. Le courant, cumulé avec les dangers précités, rendait la navigation dangereuse durant les étiages et les crues et les mariniers, pour ne pas perdre leur barque, en tenaient compte ». »[15]

« Un nombre étonnant de bateaux et de radeaux descendaient ou remontaient l’Isère, transportant toutes les denrées encombrantes nécessaires aux besoins de Grenoble : le bois, le foin, le vin, sans compter le minerai de fer vers l’aval. Au Nord, le point extrême de la navigation était Montmélian, ce qui prouve bien que tout le Grésivaudan bénéficiait de la possibilité de navigation sur l’Isère, et pouvait ainsi exporter certains produits agricoles ».[16]

« Les Chartreux tiraient des revenus importants de l’exploitation de leurs forêts, qu’ils géraient avec grand soin. Elles fournissaient le charbon de bois pour leurs forges, tandis que les grands arbres d’excellente qualité étaient très recherchés pour la construction navale. Les domaines forestiers des religieux, autour des couvents de la Grande Chartreuse, mais aussi de Saint-Hugon et de Prémol, ont une histoire très riche. »[17]

« Les radeaux assemblés sur les rives de l’Isère et qui descendaient la rivière, pouvaient atteindre une trentaine de mètres, alors que ceux utilisés sur l’affluent de la Bourne, par exemple, n’excédaient pas 3 à 4 mètres. Destinés au bois de chauffage ou à la fabrication des navires de la marine à Toulon, ces radeaux étaient alors ‘déchirés’ à leur arrivée pour que les pièces de bois qui le composent soient vendues. Si une différence d’échelle est constatée dans la taille des bateaux entre les fleuves et les voies navigables secondaires, la règle se vérifie également pour les radeaux ». [18]

Ce qui m’amène au métier de radelier. Mon ancêtre aurait-il emprunté ce moyen de transport ?

Radeau sur l’Isère- Page 245, Pont de l’Isère par Bernard Billion, BH 2771, AD26.

D’après texte situé sur un mur à l’entrée du village La Sône, situé sur les rives de l’Isère :


[1] 3 E 457 AD38

[2] Page 158, notre histoire, nos origines, nos racines en Isère de 1100 à 1700 par Louis Dufier, cote 105699, bibliothèque Mazarine Paris.

[3] Page 213, regestre dauphinois ou répertoire chronologique et analytique des documents imprimés et manuscrits relatifs à l’histoire du Dauphiné, des origines chrétiennes à l’année 1349, tome 6 par le chanoine Ulysse Chevalier, édité en 1913.

[4] Page 15 – Artisans en Grésivaudan au XVIIe et XVIIIe siècle ‘les potiers de terre de La Terrasse’ de Perrine Blanc -Université Pierre Mendès, Grenoble II – U.F.R des sciences humaines, département d’histoire de l’art –juillet 2008.

 

[5]Page 845 Une forêt disparue ‘la forêt de Servette’ page 845 à 847 de J. Richard-Molard : Revue de géographie alpine. 1935, Tome 23 N°4. pp. 845-853.

[6] [6] Page 26 à page 43 -Essai sur la vie rurale en Grésivaudan aux XI et XIIème siècle présenté par H. Falque-Vert, 2 J 67 – AD38.

[7] Page 42 Géographie historique, physique, politique, industrielle, commerciale, statistique et pittoresque du département de l’Isère par V. Brunet édité en 1857.

[8]Page 127 à page 132 -Essai sur la vie rurale en Grésivaudan aux XIe et XIIème siècle présenté par H. Falque-Vert, 2 J 67, AD38.

[9] Page 15 – Artisans en Grésivaudan au XVIIe et XVIIIe siècle ‘les potiers de terre de La Terrasse’ de Perrine Blanc -Université Pierre Mendès, Grenoble II – U.F.R des sciences humaines, département d’histoire de l’art –juillet 2008.

[10] Page 6 à page 111, châtellenie delphinale à la fin du Moyen-âge. Le mandement de la Buissière en Grésivaudan du XIIIe siècle à la fin du XVe siècle d’après les documents inédits de la Chambre des Comptes de Dauphiné, par Jacques Richard-Molard – 2 J 3 – AD38.

[11] Page 313, série B, période 1460-1461, fol. 1-18. Table, fol. 19-24 blancs, fol. 25, états des feux et des habitants du Dauphiné, comptes du Dauphiné.

[12] Page 120 à page 135 – Le Graisivaudan à travers les révisions de feux de 1427 à 1474 présenté par Eliane Baracetti – U E R d’Histoire et d’Histoire des Arts – Grenoble II année 1977-1978 – 2 J 258 AD38.

[13] Page 172, Annales de la ville de Romans de 1549 à 1599 -Tome 10- année 1876 par le Dr Ulysse Chevalier, Société d’archéologie et de statistique de la Drôme.

[14] Page 378, le trafic en Dauphiné à la fin du Moyen Age, in revue de géographie alpine, 1923, tome 11 n°2, pp. 373-420, de André Allix chez Persée.

[15] Page 31 à page 33 les bateaux et la navigation sur l’Isère par Alain Schrambach, revue généalogie et histoire, numéro 158-159, juin 2014.

[16] Page 273 à page 282, l’agriculture du Grésivaudan in revue de géographie alpine, 1937, tome 25 n°2, pp. 273-346, par Germaine Veyret-Verner.

[17] Conférence « quand le bois rapportait gros : les chartreux et la forêt », 10/2021, AD38.

[18]  Page 56, les péages de Pizançon et Charmagnieu : l’exemple d’une fiscalité fluviale aux XVIIe et XVIIIe siècles, master 1 mention histoire et histoire de l’art, spécialité ‘sociétés et économies des mondes modernes et contemporains’ par Damien Delaye, juin 2009, université Pierre Mendes France.

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