Révolution : Famille Margaron détruite par la Révolution française

Gaspard Antoine Margaron, bourgeois, maître fabriquant d’étoffes de soie, naît le 31/10/1720 à Lyon, paroisse Notre Dame de la Platière, se marie le 25/01/1748 à Lyon avec Marie-Claire Cler. Il décède, guillotiné, le 29/12/1793 (09 nivôse an 2) une heure et quart du soir, place des Terreaux à Lyon.

Ndlr : A cette époque il a y une telle confusion que des milliers de victimes ne sont pas inscrites sur les listes d’état civil des décès (lu dans un article internet).

En 1619 à Lyon le nom de Margaron apparaît dans la liste des compagnons ouvriers de l’art de la soie [1]

Il hérite par sa famille du statut de bourgeois, statut acquis depuis le 17ème siècle dans la ville de Lyon. Son métier est marchand, fabriquant d’étoffes de soie.

Son habitation se situe sur les pentes de la Croix Rousse. Il a, comme d’autres familles de même niveau social que le sien, une maison à la campagne ; la sienne se situe à Ecully dont il est le maire de décembre 1792 à août 1793.

« En 1793 la Terreur sévit à Lyon, Il fait sonner les cloches pour appeler ses concitoyens d’Ecully à résister en rejoignant les Lyonnais contre-révolutionnaires. Mais les habitants ne le suivent pas, alors le 11 août il donne sa démission. Ensuite tout se précipite, débordé par le flot révolutionnaire il est emprisonné. »[2]

Condamné par la Commission révolutionnaire de Lyon il est guillotiné pour le motif : « A fait sonner le tocsin lorsque les armées de la République attaquèrent Lyon. » [3] Nous trouvons son procès aux archives départementales du Rhône. [4]

Deux parmi les enfants de Gaspard prennent la fuite vers la Suisse ; il s’agit d’Antoine dit le Cadet, marchand de gazes, né en 1753 à Lyon qui divorce le 11/04/1793 et décède en 1808 à Lyon.

« Au moment de la Révolution il habite place des Cordeliers. Il est condamné par contumace par la Commission révolutionnaire de Lyon, le 11/12/1793. Commandant de bataillon, contre-révolutionnaire, condamné à mort et non exécuté, attendu son évasion. Il fut l’un des quinze évadés des caves de l’Hôtel de ville, dont l’ouverture avait été pratiquée par Félissent de Lucenay. Il ne fut pas repris malgré l’affichage de son signalement : margon, 35 ans, bel homme, visage plein et rond, marchand de gazes, 5 pieds, 7 pouces ».[5]

Jean André, négociant, donneur d’eau, né le 28/02/1759 à Lyon, décède le 31/12/1821 à Lyon.

« Ce dernier fut proscrit et obligé de s’exiler. Réfugié en Suisse, il y trouva l’un de ses frères et ils fondèrent ensemble un établissement de commerce qui leur donna les moyens de subsister honorablement et de tendre des secours à d’autres victimes de l’anarchie.

Au retour du calme, il revit la terre natale. Il renoua ses anciennes relations commerciales ; et l’industrie lyonnaise lui dut le perfectionnement de ces apprêts qui donnent à nos étoffes de soie un éclat et un ton régulier que nos rivaux se sont efforcés en vain d’imiter. Il devint propriétaire à Dardilly et fut nommé maire pendant 20 ans ».[6]

La dénonciation est une vertu républicaine : cette phrase est inscrite dans le procès de leur père.

D’après la liste des dénonciateurs et dénoncés le nom de Jacques Margaron apparait à la page 5 : [7]

Apprêteur d’étoffes de soie il naît en 1755 à Lyon et décède en 1837 à Lyon. Pour échapper à la mort je suppose qu’il prend le même chemin que ses frères Antoine et Jean-André.

André Jean-Claude, fabriquant de bas, ancêtre de mon petit-fils, nait le 05/02/1771 à Lyon,[8] s’exile dans le département du Nord. Il se marie le 09/07/1807 à Féchain avec Catherine Judith Dupas et décède dans cette commune le 16/11/1832.

Avant de s’unir à Catherine ils ont eu sept enfants dont les prénoms figurent sur leur acte de mariage.

Cependant sur le premier acte de naissance du 25 nivôse an 4 (15/01/1796) je lis :

« M’ont déclaré la naissance d’un enfant de sexe masculin, né en légitime mariage de André Margaron et de Catherine Dupas ».[9]

L’enfant n’est pas légitime au sens juridique : le mariage des parents a lieu en 1807. Je suppose qu’il en sera ainsi du terme ‘légitime’ pour les six autres enfants.

Lorsque je regarde la profession d’André Jean-Claude il est dit qu’il est fabriquant de bas.

A-t-il émigré dans ce coin de France lié à l’industrie du textile en lien avec ses connaissances familiales ?

Et ne s’est-il pas marié avant 1807 afin de ne pas se faire remarquer et rattraper par le régime de répression de la période révolutionnaire ?

Pour compréhension de la raison de la guillotine à Lyon se référer à mon article publié le 15 mai 2023 :

« Le soulèvement de Lyon en 1793 ».


[1] Vue 1, cote HH574, archives de Lyon

[2] briqueloup.blogspot.com

[3] Page 289, page 511 victimes et martyrs de la Révolution en Lyonnais, Forez et Beaujolais par A. Portallier

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k41509h/f6.item.r=Margaron

[4] 2 MI 138 D 21, AD69

[5] Page 289, victimes et martyrs de la Révolution française en lyonnais Forez et Beaujolais par Antonin Portallier,

[6] Page 301 à 305, compte rendu des travaux de la Société royale d’agriculture, histoire naturelle et arts utiles de Lyon par L.F. Grognier, paru en 1822

[7] Livre compte rendu aux sans culottes de la République Française de Tisset François, fichier PDF dans Gallica.

[8] Paroisse Saint-Pierre Saint Saturnin, vue 5, archives communales Lyon

[9] Vue 28, acte numéro 13, Féchain, AD59

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